Portrait de Jessica HOUDART, créatrice des ATELIERS DE PEAU-EASY

Après avoir fait le point sur son projet professionnel, Jessica HOUDART s’est spontanément tournée vers le PLIE de Roubaix pour l’aider à lancer son activité de socio-esthéticienne. Elle nous raconte son parcours.

Quel est votre parcours ?

Je suis lilloise d’origine. Le système scolaire, j’ai voulu le quitter très tôt, dès le collège. Je ne me retrouvais pas dans cette course à l’élitisme et en 5ème j’ai voulu préparer un CAP paysagiste. Je me suis retrouvée dans une classe avec que des garçons. Je ne m’y sentais pas bien, du coup, lorsque j’ai déménagé dans le Sud j’ai démarré une formation pour devenir auxiliaire de vie sociale. Lorsque je suis revenue à Roubaix en 2008, j’ai travaillé comme auxiliaire de vie au CCAS de Roubaix.

Pourquoi avoir rejoint le PLIE de Roubaix ?

Pendant ma pratique d’auxiliaire de vie, je m’étais aperçue que les personnes qui subissaient une perte d’estime de soi était forte et pendant le soin, nous n’avions pas forcément le temps de les aider, car il fallait aller vite. L’idée a alors germé de devenir socio-esthéticienne. A ce moment-là, j’étais au RSA et je n’avais pas les moyens de financer une formation. J’avais entendu parler en bien du PLIE et qu’ils nous écoutaient dans nos projets, c’est-à-dire sans nous forcer à entrer systématiquement dans les secteurs porteurs. Je savais que je n’allais pas finir serveuse si ce n’étais pas mon projet. Et en 2016, j’ai intégré le PLIE. Je me souviens que lorsque je suis entrée dans le bureau de ma référente, il y avait un poster d’Albert Einstein qui m’a marqué et qui disait : « Tout le monde est un génie. Mais si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera toute sa vie à croire qu’il est stupide ». Je trouve que c’est vraiment l’esprit du PLIE, basé sur l’écoute des besoins, les objectifs, les attentes de la personne.

Comment s’est poursuivi votre parcours dans le PLIE ? 

La référente m’a d’abord poussé à faire une semaine de stage auprès de socio-esthéticiennes au sein de la Sauvegarde du Nord et une autre au Secours Populaire, qui m’ont permis de confirmer mon projet. Puis j’ai pu me lancer dans la recherche de la formation. N’ayant pas le brevet, il m’a fallu passer les matières générales en parallèle de la formation de socio-esthétique. Une seule école acceptait de me former en 1 an : Maestris beauté. Et donc l’année dernière, j’ai obtenu mon CAP de socio-esthéticienne. Puis, au moins de juin, je me suis rapproché de la Région pour bénéficier du dispositif de financement « Starter » et j’ai rejoint la BGE pour me former à la comptabilité.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

En novembre dernier, j’ai pu lancer mon entreprise : « Les ateliers de Peau-Easy ». Aujourd’hui j’interviens dans des groupes d’entraide mutuelles spécialisés dans l’accueil et l’accompagnement de personnes aux handicaps psychiques. Je travaille aussi dans un centre social à Tourcoing pour la mobilisation à l’emploi. J’anime des ateliers dont l’objectif est de permettre aux participants de retrouver leur intégrité physique, la confiance et l’estime de soi, savoir lire les étiquettes, se préparer aux entretiens…

Comment vous vivez cette expérience d’entrepreneuse ?

Le fait d’avoir monté mon entreprise me donne une grande liberté de travail et je me suis rendue compte que je travaille plus. Le regard des gens n’est parfois pas facile lorsque l’on se lance dans son activité, mais lorsque l’on est chef d’entreprise, nous avons aussi des assurances et des moyens pour nous couvrir. J’ajouterais que j’ai gagné en assurance et en estime de moi. Finalement en accompagnant les personnes, je prends de plus en plus confiance en moi.