La diversité dans le milieu professionnel : la mission de Diversidays

La place des femmes et la notion de diversité au sens large, reste encore un débat quotidien. Des associations et structures œuvrent pour changer la donne comme Diversidays.

Anthony BABKINE co-fondateur de l’association, nous parle de leur travaille pour faire bouger les lignes dans le numérique mais aussi l’entrepreneuriat.  

Pouvez-vous nous en dire plus sur Diversidays ? 

A.B. : Diversidays est une association d’égalité des chances dans le numérique fondée en 2017. Nos programmes d’accompagnement ont un objectif commun : faire du numérique un levier fort pour les talents des zones rurales et quartiers populaires dans leur projet entrepreneurial ou carrière. Nous sommes nourris par une conviction forte : le numérique peut être un accélérateur de diversité. Forts de cette conviction, nous (moi-même, Anthony Babkine et la co-fondatrice, Mounira Hamdi) avons réuni des bénévoles et partenaires pour sillonner la France à la recherche des talents ignorés du numérique, afin de leur proposer des programmes d’accélération pour leur startup ou carrière… L’idée est de décloisonner le secteur du numérique auprès de publics souvent sujets à l’autocensure ou mal informés des opportunités. Durant les deux premières années, nous avons accompagné des entrepreneurs afin de les aider à muscler leur projet, prendre la parole sur leurs sujets, à vendre leur initiative, à prendre à bras-le-corps leur place de rôle modèles

Aujourd’hui, nous intégrons des demandeurs d’emploi impactés par la crise actuelle, à travers un programme nommé DéClics Numériques. Il vise à faciliter la reconversion ou l’orientation professionnelle vers des métiers du numérique, en partenariat avec des acteurs de l’insertion professionnelle engagés dans la même démarche. 

Nous constatons encore régulièrement un manque d’égalité entre les hommes et les femmes dans le monde du travail. Est-ce encore plus vrai dans le numérique ? 

En 2019, nous avons réalisé une étude avec Pôle Emploi et le cabinet Occurrence. Le résultat est édifiant : dans les quartiers populaires, les femmes sont 5 fois moins nombreuses à postuler à des offres d’emploi dans le numérique. En cause, un écosystème numérique encore perçu – et conçu – comme un milieu d’hommes, une invisibilisation des initiatives féminines, et un manque d’ouverture envers les femmes.

Et dans l’entrepreneuriat au sens large ? 

Le baromètre Starther et KMPG révélaient que l’année dernière encore, plus de 80% des fonds étaient levés par des hommes. Le collectif SISTA est venu accentuer ce constat en révélant que seulement 5% des start-ups françaises sont fondées par des femmes. Il y a donc un réel problème dans le monde de l’entrepreneuriat au sens large en ce qui concerne le soutien aux entreprises féminines, ce qui a forcément une incidence sur la puissance de frappe de ces entreprises. Mais il n’y a pas que cela. Aujourd’hui, parce qu’on ne leur dit pas assez qu’elles seront entourées, parce qu’elles ne sont pas assez accompagnées, de nombreuses femmes, notamment dans les quartiers populaires, n’osent pas franchir le pas de l’entrepreneuriat. Et quand elles le franchissent, elles se heurtent à des barrières semblables au plafond de verre dans les postes à haute responsabilité.  

Le baromètre Starther et KMPG révélaient que l’année dernière encore, plus de 80% des fonds étaient levés par des hommes. Le collectif SISTA est venu accentuer ce constat en révélant que seulement 5% des start-ups françaises sont fondées par des femmes. Il y a donc un réel problème dans le monde de l’entrepreneuriat au sens large en ce qui concerne le soutien aux entreprises féminines, ce qui a forcément une incidence sur la puissance de frappe de ces entreprises. Mais il n’y a pas que cela. Aujourd’hui, parce qu’on ne leur dit pas assez qu’elles seront entourées, parce qu’elles ne sont pas assez accompagnées, de nombreuses femmes, notamment dans les quartiers populaires, n’osent pas franchir le pas de l’entrepreneuriat. Et quand elles le franchissent, elles se heurtent à des barrières semblables au plafond de verre dans les postes à haute responsabilité.  

Quelles actions une entreprise peut-elle mettre en place pour lutter contre cette inégalité et pourquoi a-t-elle intérêt à s’engager en faveur de plus de mixité ? 

Il faut informer davantage les femmes sur les dispositifs de formation et d’entrepreneuriat, et leur ouvrir un écosystème qui persiste encore dans l’entre-soi. Nous devons faire tomber le cliché du startupper (un homme, trentenaire, issu d’une grande école), insérer plus de modèles féminins dans les profils que nous présentons dans les médias, afin que les femmes puissent davantage s’y identifier, et éliminer les barrières intérieures que trop souvent la société a pu ancrer pour certaines d’entre elles. Notre annuaire annuel va dans ce sens en mettant en avant des rôles modèles de tous les territoires, origines sociales, ethniques et culturelles.  

Comment agissez-vous au niveau de la métropole lilloise ? 

Nous avons eu la chance de déployer un programme Diversidays à destination d’entrepreneur.es du territoire il y 1 an et demi. Nous imaginons continuer notre aventure d’ici fin 2021 dans les Hauts-de-France avec DéClics Numériques. Affaire à suivre !